lundi 9 décembre 2013

Critique #6

Frédéric Beigbeder, L'Amour dure trois ans.

« Au XXIème siècle, l'amour est un sms sans réponse. Les textos sont une forme de torture très raffinée. Un jour sans réponse, on croit à une stratégie. Deux jours sans réponse, on se vexe. Trois jours sans réponse, on tombe amoureux. »

     Je choisis cette citation pour introduire le roman de Beigbeder parce que je trouve qu’elle illustre très bien la société actuelle dans laquelle on vit et ce livre est de ce point de vue une belle leçon. Nous sommes au cœur même de la complexité des rapports humains, surtout amoureux.
    Marc Marronnier, trentenaire fraichement divorcé dont la vie semble être un échec et une succession de déboires, mène une vie dissolue. Il ne croit plus en rien et surtout en l’amour. Mais la pétillante Alice va le sortir de sa torpeur et l’entraîner dans un tourbillon d’émotions nouvelles…
     Les chapitres très courts nous font plonger dans l’univers borderline du narrateur. Les phrases sonnent comme des sentences et le personnage principal semble à première vue imbuvable. Mais c’est je trouve, le plaisir de la lecture de L’Amour dure trois ans. La provocation du titre interpelle. Le second-degré de l’auteur fait sourire et offre le spectacle affligeant des blessures d’un homme d’aujourd’hui, abandonné par l’amour, désorienté, qui cherche à trouver un sens à son existence. 

lundi 2 décembre 2013

Critique #5

             
Delphine de Vigan, Rien ne s'oppose à la nuit

             C’est l’histoire de Lucile, née en 1946, troisième d’une fratrie de neuf enfants dont trois mourront très jeunes. Après sa mort, sa fille se met en quête de la vérité sur sa mère. Elle collecte des témoignages de la famille et fouille les souvenirs les plus enfouis. En remuant le passé, elle cherche à dévoiler les douleurs de Lucile, à la lumière des siennes et de celles de sa sœur.

            Une personnalité lumineuse et complexe, dont les secrets sont difficiles à percer. Ce livre, d’une verve autobiographique,  nous montre les chemins sinueux de l’écriture avec les questionnements qu’elle impose, afin que ressortent nos propres blessures.