lundi 9 décembre 2013

Critique #6

Frédéric Beigbeder, L'Amour dure trois ans.

« Au XXIème siècle, l'amour est un sms sans réponse. Les textos sont une forme de torture très raffinée. Un jour sans réponse, on croit à une stratégie. Deux jours sans réponse, on se vexe. Trois jours sans réponse, on tombe amoureux. »

     Je choisis cette citation pour introduire le roman de Beigbeder parce que je trouve qu’elle illustre très bien la société actuelle dans laquelle on vit et ce livre est de ce point de vue une belle leçon. Nous sommes au cœur même de la complexité des rapports humains, surtout amoureux.
    Marc Marronnier, trentenaire fraichement divorcé dont la vie semble être un échec et une succession de déboires, mène une vie dissolue. Il ne croit plus en rien et surtout en l’amour. Mais la pétillante Alice va le sortir de sa torpeur et l’entraîner dans un tourbillon d’émotions nouvelles…
     Les chapitres très courts nous font plonger dans l’univers borderline du narrateur. Les phrases sonnent comme des sentences et le personnage principal semble à première vue imbuvable. Mais c’est je trouve, le plaisir de la lecture de L’Amour dure trois ans. La provocation du titre interpelle. Le second-degré de l’auteur fait sourire et offre le spectacle affligeant des blessures d’un homme d’aujourd’hui, abandonné par l’amour, désorienté, qui cherche à trouver un sens à son existence. 

lundi 2 décembre 2013

Critique #5

             
Delphine de Vigan, Rien ne s'oppose à la nuit

             C’est l’histoire de Lucile, née en 1946, troisième d’une fratrie de neuf enfants dont trois mourront très jeunes. Après sa mort, sa fille se met en quête de la vérité sur sa mère. Elle collecte des témoignages de la famille et fouille les souvenirs les plus enfouis. En remuant le passé, elle cherche à dévoiler les douleurs de Lucile, à la lumière des siennes et de celles de sa sœur.

            Une personnalité lumineuse et complexe, dont les secrets sont difficiles à percer. Ce livre, d’une verve autobiographique,  nous montre les chemins sinueux de l’écriture avec les questionnements qu’elle impose, afin que ressortent nos propres blessures.




samedi 23 novembre 2013

Critique #4

« J'aime penser qu'un livre peut changer des morceaux de vie, des bouts de phrases ; faire prendre des chemins de hasard. » Grégoire Delacourt.


       Un livre éblouissant. L'histoire de Jocelyne, 47 ans, une mercière d'Arras, mariée à Jocelyn depuis plus de vingt ans. Une femme aimante, touchante, qui se soucie des petits bonheurs du quotidien et se contente d'aimer son mari, ses deux enfants et d'alimenter un blog pour partager son goût pour son métier. Mais voilà, le hasard fait qu'elle gagne dix-huit millions d'euros au loto. Qu'en faire ? Doit-elle en parler ? Risquer de changer sa vie, ses peines, ses joies qui ont faites d'elle la femme qu'elle est maintenant. 
      Grégoire Delacourt parvient à se mettre réellement à la place de son personnage, à penser comme elle et à traduire un milieu social. On s'attache à cette femme qui pourrait être notre mère, une amie, une soeur, une voisine. La lecture est absorbante et Jocelyne incarne tous les problèmes que peuvent rencontrer les femmes dans la société actuelle. Elle démontre un proverbe établit depuis longtemps :
« L'argent ne fait pas le bonheur. » Une histoire à la fois vraie et bouleversante, une femme forte, aimante, blessée par la vie qui tente de vivre. 




mardi 19 novembre 2013

Editions Alexandrines

Les Editions Alexandrines s'intéressent à la vie et au quotidien des écrivains dans leur région d'origine ou d'appartenance. Deux collections composent cette géographie de la France : Sur les pas des écrivains et Les écrivains vagabondent.
Chaque Balade permet d'ouvrir un département au lecteur en suivant les pas d'une trentaine d'auteurs, présentés par des biographies savoureuses. Universitaires, érudits, amis ou famille se plaisent à parler de leur écrivain à travers des anecdotes inédites.
Nous entrons dans l'intimité de nos écrivains préférés en les découvrant sous un nouveau jour. Ces guides littéraires vous accompagnent et vous font redécouvrir le patrimoine littéraire. 

A consulter : les lieux d'inspirations à visiter par région à la fin de l'ouvrage.



Vous pouvez les trouver au 31 rue Ducouëdic dans le 14ème arrondissement de Paris.

samedi 9 novembre 2013

Salon L'Autre Livre.

Rendez-vous immanquable pour les férus des lettres, ce petit salon des éditeurs permet de découvrir des maisons d'édition originales, insoupçonnées. L'édition indépendante est mise en valeur et tente de s'offrir une visibilité dans cet univers de géants. Des débats, des films, des dédicaces mais surtout, des éditeurs à votre disposition pour parler de leurs livres, de leur travail. Une bonne sortie pour un week-end d'automne. 


samedi 2 novembre 2013

From Paris to Amsterdam

En rentrant de mon petit séjour à Amsterdam, je ne pus m'empêcher de faire quelques comparaisons avec notre chère capitale parisienne.

La culture : Amsterdam est une ville très culturelle, riche en musées et en Histoire mais le prix de cette culture est très élevé. Pas de tarifs étudiants pour les musées, pas de grandes affiches publicitaires qui tient au courant des expositions du moment (mais en même temps, pas d'agression visuelle pour tout et n'importe quoi). En exemple, le musée Van Gogh est à 15 euros, la maison d'Anne Frank à 9 euros. Je pense que c'est parce que ce n'est pas dans nos habitudes de payer la culture -du moins quand on est étudiants-.

Le métro : A Amsterdam c'est une douce et délicate sonnerie qui retentit pour vous prévenir que les portes se ferment. A Paris, c'est une nuisance sonore qui peut durer plusieurs secondes si quelqu'un à tenter de se jeter à travers les portes dans l'espoir de ne pas attendre deux minutes de plus sur un quai qui sent mauvais. D'ailleurs, à Amsterdam, on voit peu de SDF et les couloirs sont relativement propres. Reste un bémol : le métro est si lent qu'il n'en est presque pas rentable.

Amstellodamois VS Parisiens : L'amstellodamois prend son vélo pour se déplacer, donc non seulement il se muscle chaque jour mais aussi il préserve son environnement. Il est donc plus serein, car pédale à l'air frais, mais aussi plus accessible et moins stressé que le parisien qui subit les aléas des transports en commun, est oppressé par ses semblables et rumine dans sa voiture dans les embouteillages. 

L'environnement : Moins de voitures, plus de vélos : telle est la devise d'Amsterdam. Un air moins pollué, très peu de nuisances sonores. On respire et on écoute la ville. Tous ces petits canaux apaisent, c'est vraiment très joli. Les magasins quant à eux, ferment à 17h, les rues sont calmes et pourtant la nuit, la ville n'est pas moins festive que Paris...

jeudi 31 octobre 2013

Atelier d'écriture #2

Vous pouvez retrouver ce texte dans l'ouvrage Ils ont vraiment tout pris 
aux éditions du Sillage, en partenariat avec le service culturel de la Sorbonne,
fruit du travail des ateliers d'écriture de 
Dominique Barbéris.

Hopper, Hotel Room, 1931.


Réaliser un pastiche de l'écriture de Modiano en s'inspirant d'un tableau de Hopper.


            Dans la chambre de Rosewood Hotel, elle traversait tant de nuits d’insomnie. Elle avait toujours eu peur de prendre des somnifères, peur de ne plus jamais se réveiller. Elle avait donc pris l’habitude de s’asseoir sur son lit et d’attendre que le sommeil vienne la chercher.
            Une fois, à Washington, mais c’était ailleurs, vers deux heures du matin, elle n’en pouvait plus d’être assise sur son lit à fixer le mur en face d’elle. Alors, elle était sortie. Elle avait pensé que cette ville du pouvoir ne dormait jamais et qu’elle trouverait bien un endroit où aller. Elle était entrée dans un Café. Un homme brun, grand et mince l’avait suivie du regard. Il avait les yeux noirs. Il avait mis une pièce dans le Jukebox. Moonlight Serenad. Il l’avait invitée à danser. Elle l’avait considéré et lui avait donné sa main, se laissant ainsi emporter sur la piste. Elle  pouvait enfin se laisser flotter. Oui avec lui, tout avait paru soudain très simple.
            Il lui avait demandé son prénom. « Helen Brooks. » Il ne lui avait pas semblé bon de développer d’avantage. Il attendait sûrement plus de détails. Par cette réponse si brève, Helen s’était dit qu’elle ne l’encourageait pas du tout. De toute façon, cela lui était tout à fait égal. Elle avait l’habitude de se méfier des gens. Une habitude qui lui était restée. Ce type s’appelait Alejo Juanes.
            A Hatton, en Virginie, dans sa chambre du Rosewood Hotel, Helen pleurait. Était ce le souvenir de sa nuit à Washington ? Ou la rencontre avec le regard noir de ce jeune homme grand et brun ? Elle ne trouvait toujours pas le sommeil. C’était probablement un cercle vicieux. Elle pensait donc ne trouvait pas le sommeil. Elle ne trouvait pas le sommeil donc elle pensait. Réussirait-elle à s’en sortir ? Peut-être. Le téléphone sonna. Qui pouvait bien vouloir lui parler ? Elle était si loin. Elle décrocha et ne prononça qu’un « oui ? ». La voix à l’autre bout du fil avait l’air mécanique. Une voix de femme. Sans aucune émotion :
            « Désirez-vous quelque chose à boire ou à manger Mademoiselle Brooks ? Le room service est à votre disposition. N’hésitez pas à faire appel à nous. »
            Helen la remercia poliment. Elle n’avait besoin de rien. Elle raccrocha.
            « Mademoiselle Brooks ». Son nom venait de résonner dans sa tête. Comme si elle l’avait oublié depuis longtemps et que cette voix mécanique au téléphone lui avait rappelé. C’est stupide après tout, pourquoi oublierait-on son propre nom ?
            Elle se souvint de sa première interpellation. Elle était en train de fumer. Elle marchait le long du trottoir pour rentrer chez elle. Seule. Il était tard. Une femme aux vêtements provocants s’était mise en travers de son chemin et lui avait agrippé le bras. Helen avait eu un mouvement de recul, frappée par l’expression du regard de cette femme – une expression de ressentiment qu’elle ne comprenait pas. L’hystérique l’avait secouée et insultée. Helen ne savait pas pourquoi elle ne se défendait pas. Elle avait reçu le poing de cette furie sans broncher. Elle était restée un instant hébétée, puis, dans un accès de fureur, l’avait poussée violemment. La femme aux vêtements provocants avait été projetée au sol. Sa tête avait heurté une poubelle. Helen s’était bien rendue compte qu’elle avait réagi violemment, peut-être trop, mais pour la première fois de sa vie, elle n’avait éprouvé aucune gène, aucun remord. Elle n’avait plus cette crainte qui la tourmentait depuis toujours en présence des autres d’être le « souffre-douleur ». Non, elle avait réussi à se défendre. Elle ne serait plus jamais transparente ni victime.
            « Brooks Helen. Née à New York d’un père et d’une mère inconnus. Logeant à Washington, au foyer de jeunes filles Home of Providence. » Elle avait décliné son identité à un gros policier barbu. Son nom ne lui revenait pas. Le gros policier avait pris un mouchoir pour essuyer le sang qui coulait de son nez. Ce sang avait si souvent coulé lorsqu’elle était au foyer. Quand ses camarades ne la martyrisaient pas, elle se faisait réprimander par les bonnes sœurs. Elle n’en pouvait plus. Elle avait rangé ce moment de sa vie dans un tiroir de sa mémoire.
            « Brooks ? Vous êtes parente avec Louise Brooks ? »
            Helen était restée sans voix. A ce moment, elle entendait ce nom pour la première fois. Elle avait dit « oui » sans grande conviction, plus par curiosité des conséquences que par mensonge volontaire.
Le gros policier l’avait libérée, sans savoir les raisons de la bagarre et Helen était partie, soulagée. Il avait ce regard lubrique, celui que les hommes portent sur les femmes pensait-elle. Elle avait compris ce jour-là que son charme pouvait résoudre beaucoup de problèmes. Elle avait marché longtemps, en riant, en songeant à la nuit qu’elle avait passée.
            Mais là, dans sa chambre d’hôtel, elle n’avait pas envie de rire. Elle ne pourrait jamais se débarrasser de la pensée d’Alejo. Toute sa vie, ses yeux noirs la fixeraient dans l’obscurité. Elle ne s’en détacherait jamais. L’autre souvenir, celui de cette bagarre, lui avait fait oublier quelques instants cet homme qu’elle avait rencontré une nuit d’insomnie dans un Café.

            Il était maintenant trois heures du matin au Rosewood Hotel. Elle regardait ses valises et ses vêtements épars. Pourquoi toujours fuir ? Elle venait de retrouver une lettre. Toujours assise sur son lit, Helen la tenait du bout des doigts, comme si c’était un objet très fragile. Les mots s’étaient effacés. Son souvenir aussi. On pouvait encore lire sa signature :
« De tu querido Alejo.
En Buenos Aíres, Argentina. »
            Ces mots la ramenaient quelques années en arrière. Elle vivait alors avec Alejo, l’homme aux yeux noirs. Elle s’entendit les répéter en espagnol. Elle n’avait jamais su si le nom de famille qu’Alejo lui avait donné était le vrai. Elle l’avait cru, simplement. Son souvenir était flou. Elle s’était certainement forcée à oublier. On oublie souvent ce qui est douloureux. Elle leva les yeux de sa lettre et les porta de nouveau sur ses valises. Comment avait-elle pu être si naïve ?
            Un jour, Alejo était rentré, affolé, dans leur petit appartement. Il avait dit :
            « Fais tes valises et pars te cacher dans une petite ville. »
            Helen avait bien cherché à obtenir des explications de cet homme qu’elle aimait. Alejo gardait le silence. Il avait toujours été mystérieux.
            « Fais tes valises, je t’ai dit. Il ne faut pas s’attarder ici sinon, on va avoir des problèmes. Deprisa por favor! »
            Ils s’étaient quittés ainsi. Un silence. Il l’avait embrassée et lui avait promis de la rejoindre au plus vite. Combien de jours, combien de soirées avaient passé, sans nouvelle, dans cette chambre d’hôtel ? Elle ne comptait même plus. Était il seulement encore en vie ? L’avait-il réellement aimée ? Qu’avait-il bien pu arriver ? Elle hésita un moment. Elle s’allongea, la lettre contre la joue et rêva que demain, ce serait lui qui l’attendrait au bas de l’hôtel.


dimanche 13 octobre 2013

Critique #3

Philippe Claudel, La petite fille de Monsieur Linh




          Le titre attire l’attention sur une enfant, très belle, sage et docile dont le grand-père s’occupe avec soin et amour. Sang-Diû est la prunelle des yeux de Monsieur Linh. Seuls rescapés d’une bombe qui a ravagé leur village natal, ils prennent le bateau vers une terre inconnue. Nous voyageons avec eux à travers le regard que porte Monsieur Linh sur ce qui l’entoure. Tout est dit à demi-mot et le lecteur doit sans cesse émettre des hypothèses, faire des déductions, pour finalement  rassembler les pièces du puzzle et comprendre la triste vie de ce vieil homme.
           Monsieur Linh rencontre aussi Monsieur Bark, un homme qui vient s’asseoir sur un banc dans le parc près d’où logent les réfugiés. Blessés par la vie, les deux amis partagent des moments simples et sincères, où il n’est pas besoin de mots pour se comprendre.
          Ce court roman est vraiment accessible pour tous les lecteurs, même les plus réfractaires. Il suffit de se laisser porter par la poésie des mots et la touchante histoire de La petite fille de Monsieur Linh.

mercredi 9 octobre 2013

Les Petits Platons

Vous avez envie que vos enfants voient les choses différemment, apprennent à réfléchir en s'amusant au lieu de traîner devant les clips d'NRJ ? 
Cette maison d'édition est faite pour vous ! Je l'ai découverte lors du Marché de la Poésie, en juin 2013. C'est un salon du livre qui a lieu tous les ans Place Saint-Sulpice. Je vous invite à aller jeter un coup d’œil à leur site : http://www.lespetitsplatons.com/



J'adore le concept de faire découvrir aux enfants les grands philosophes dans des livres colorés, bien écrits et aux illustrations uniques à chaque ouvrage. Dans un monde où il devient de plus en plus difficile de donner accès à la culture aux plus jeunes, cette maison d'édition donne la possibilité d'appréhender la philosophie dès le plus jeune âge. Pourquoi les choses ont-elles un nom ? s'adresse aux enfants dès 4 ans.Petits ou grands, on s'émerveille tous autant devant la collection des Petits Platons qui nous font réviser nos classiques en passant par Socrate, Diogène, Épicure, Rousseau, pascal, Kant, Marx et bien d'autres.


lundi 7 octobre 2013

Au Field de la nuit

Aujourd'hui, en ce 7 octobre 2013, nous sommes une quarantaine du Master 1 de Lettres Modernes Appliquées à assister à l'enregistrement de deux émissions d'Au Field de la nuit. Quelle chance ! 
Départ à 8h de la Sorbonne, direction la Plaine Saint-Denis où nous attend une petite collation. Après une petite heure d'attente, nous nous dirigeons vers le plateau de tournage et nous nous installons. C'est une expérience assez impressionnante, d'autant plus que nous sommes vraiment en petit comité : seulement nous et les personnalités invitées.


  • Au programme de la première émission, diffusée le 11 novembre 2013 : Ces grands-là...

Dominique Marny « Cocteau, le roman d’un funambule » Le Rocher
- Marie-Dominique Lelièvre « Coco Chanel » Denoël
- Philippe Labro « On a tiré sur le président »
Alexandre Jardin « Mes trois zèbres » Grasset

Les invités théâtre : 
- Eric-Emmanuel Schmitt pour nous parler de sa pièce « The Guitrys » : mise en scène Steve Suissa, avec également Martin Lamotte et Sylvain Katan dans laquelle joue Claire Keim.
Léonore Confino (auteur du texte) pour « Ring » : mise en scène Catherine Schaub

  • Au programme de la seconde émission diffusée le 18 novembre 2013 : En avant la musique...
- Alain Stivell « Sur la route des plus belles légendes celtes » Arthaud
Abd Al Malik « L’Islam au secours de la République » Flammarion
Marie Modiano « Upsilon Scorpii » Gallimard, ainsi que ses deux albums : « Ram on a flag » et « Espérance mathématique »
Laurent Garnier « Electrochoc » Flammarion
Jackie Berroyer « Rock’n’Roll & chocolat blanc » Nouvelles Editions Wombat

Sans oublier les chroniques réalisées lors de chaque émission sur les coups de cœur que ce soit au cinéma, au théâtre ou en musique.

Ce fut donc une expérience unique qui m'a permis de voir le déroulement de l'enregistrement d'une émission de télé diffusée sur TF1 mais aussi d'être au plus proche des auteurs contemporains. Je vous invite donc à noter ces dates : 11 et 18 novembre 2013 et de découvrir avec nous ces ouvrages, ces albums qui ne sont pas encore parus et sortis. L'ambiance est légère, agréable et l'émission vous tiendra au courant des dernières actualités culturelles et qui sait, vous donnera peut-être des idées de sorties ou d'achats.

Pour ceux qui se couchent tôt (car l'émission est diffusée relativement tard), vous pourrez retrouver la totalité en replay sur internet.



dimanche 6 octobre 2013

Critique #2


Patrick Modiano, L'Horizon




                Un titre qui en dit long sur l’univers de ce roman. L’horizon est à la fois une projection vers l’avenir et une ligne de fuite pour ces personnages attachants qui ne sont jamais réellement décrits mais dont on ressent la blessure profonde. Ils passent sous nos yeux et l’on suit avec eux les strates de leurs souvenirs. 
                Ce qui fait la particularité de ce roman, c’est le brouillage temporel donné par une écriture simple en apparence mais qui créé un mystère perpétuel et un suspens délicieux. Ainsi, nous lisons avec avidité jusqu’à la fin. Il est possible que le lecteur soit déçu. Cependant, ce roman laisse une grande place à l’imagination, qui est pour moi un élément important pour la lecture. 
             Marchons dans Paris, en Suisse, en Allemagne, aux côtés de Bosmans et de Margaret le Coz, des personnages énigmatiques qui continuent de vivre dans notre esprit après avoir fermé le livre. Bosmans n'a en sa possession qu'un carnet de Moleskine dans lequel il note ce qu'il voit, des détails, des souvenirs. Il rencontre Margaret dans le Paris des années 60 et ensemble ils vont vivre des choses intenses qui traversent le temps.
        A chaque page que l’on tourne, on tire les fils du souvenir qui nous plongent dans une atmosphère parfois inquiétante. Je vous conseille ce roman troublant, qui tient en haleine durant toute la lecture et nous entraîne dans les chemins hasardeux de la mémoire.

vendredi 4 octobre 2013

Atelier d'écriture #1

Consigne : Utiliser l'une des citations poétiques proposées pour commencer un texte en prose romanesque.
Shakespeare, Le Conte d'hiver


-          « Es-tu certain que notre navire vient d’accoster aux déserts de Bohême ?
            Rose Dodwell  s’entendait poser cette question à Elliot à propos de ce qui l’entourait. Comment s’était-elle retrouvée là, au milieu de nulle part ? Son regard parcourait les paysages. Elle ne discernait pas très bien les formes, ni les couleurs. Elle ressentait comme un vertige face à cette immensité. La seule chose qu’elle savait, c’est qu’elle était, là, au pied du navire, sur un rivage, avec Elliot, un jeune valet qu’elle appréciait beaucoup. Le pilote avait disparu après avoir jeté l’ancre, et les passagers aussi d’ailleurs. Y en avait-il seulement eu ? Le jeune homme souriait. Son corps était terriblement loin. Miss Dodwell se retourna, le navire avait disparu. Elle était un petit point entre la mer, les vagues qui venaient en rouleaux mousseux contre ses pieds et le désert, le sable volant en grains avec le vent. Plus rien n’existait à part Elliot. Elle était seule avec lui, perdue.
            Ce lieu ne semblait pourtant pas réel. L’eau de mer entourait le désert. Le sable se mouvait sans cesse, comme pour accompagner le mouvement des vagues. Quelques arbres au loin, résistaient à la solitude. On entendait une musique jazz des années cinquante, comme un bruit sourd, presque inaudible. Rose avait envie de danser. Elle ferma les yeux pour s’imprégner de cet air qu’elle connaissait bien. En les ouvrant de nouveau, un Pub, une piste de danse et tout un quartier s’animaient sous ses yeux. Eliott était calme. Il lui prit la main, l’entraînant dans une danse endiablée. Etait-ce raisonnable qu’une jeune femme du monde badine avec un garçon dépourvu de rang social ? Elle se laissa faire et en oublia même le changement de décor et ce mouvement permanente. Elle tenait difficilement sur ses jambes. Son cœur palpitait, mais ce n’était pas cela. Le sol se dérobait sous ses pieds. Elle tomba, dégringola, et en l’espace d’un instant, elle était à nouveau dans le désert. Etait-ce cela donc la particularité mystérieuse des déserts de Bohême ?

            Les paysages changeaient régulièrement, à tel point qu’elle avait le mal de mer. Elle courait, tournait en rond, se jetait par terre, frappant de toutes ses forces avec ses petits poings blancs le sable. Aucune échappatoire. Un vague malaise. Eliott était de plus en plus lointain. Elle ne l’entendait plus, ne pouvait plus le toucher. Un mirage surement. Des ondes se dessinaient sous ses yeux, un vent chaud lui soufflait au visage, puis soudain, plus rien. Le vide. Miss Dodwell se réveilla, allongée dans sa couchette, un livre à la main. La mer était houleuse. Son père la faisait conduire aux Etats-Unis afin de la marier à un bon parti, un notaire paraît-il. Elle s’assit sur son lit et laissa couler ses larmes le long de ses joues. Elles avaient un goût amer et salé.


Critique #1

Eric Emmanuel-Schmitt, Lorsque j'étais une oeuvre d'art          


          Qu’est-ce que l’Art ? Jusqu’où l’Homme est-il capable d’aller pour l’Art ? L’importance des Médias. Voici autant de questions qui restent en suspens à la fin de ce roman d’Eric-Emmanuel Schmitt mais qui ouvrent les voies d’une réflexion tout à fait justifiée dans une société où l’Art ne semble plus avoir de limites.
          C’est l’histoire de Tazio Firelli, un jeune homme âgé de vingt ans, suicidaire et inexistant, qui met son corps au service de l’Art, entre les mains de l’artiste très renommé Zeus-Peter Lama. Son corps devient la matière même de l’œuvre d’art, d’où ce titre : Lorsque j’étais une œuvre d’art. Littéralement transformé suite à de nombreuses opérations, Tazio devient Adam bis, une statue humaine. Le lecteur entre dans les pensées de ce jeune homme. Nous connaissons ses états d’âme, ses joies, ses peines, ses regrets et l’on ne peut que s’attacher à ce personnage qui nous ressemble. Les descriptions, tout aussi précises qu’énigmatiques, donnent au lecteur la permission de se représenter cette surprenante œuvre d’art comme il l’entend.
          Adam bis n’a plus d’âme, ce n’est plus un homme, mais la propriété, l’œuvre de Zeus-Peter Lama. Ainsi se pose la question de l’existence. Exister est-ce être connu, médiatisé, comme les frères de Tazio : Enzo et Rienzi Firelli, considérés comme les plus beaux hommes du monde, des modèles pour la société ou bien est-ce simplement faire l’expérience du bonheur ou encore connaître l’amour ?

           Ce roman s’inscrit dans un questionnement contemporain sur la place prise par les médias dans notre société et la conformité aux canons de la beauté. Le bonheur est-il donc possible ? Nous sommes à la fois touchés, révoltés et concernés par le destin d’Adam bis. Ce livre nous invite à réfléchir aux thèmes abordés et peut parfois mettre mal à l’aise vis-à-vis des questions liées à l’art contemporain.

L'avenir des littéraires


Cet article s'adresse en particulier aux parents soucieux de l'avenir professionnel de leurs enfants et à tous les élèves perdus qui ne savent pas quoi faire avec un Bac L. Ne vous en faites pas, je suis là pour vous ! 


Voici donc les débouchés possibles avec un Bac littéraire :

- Comme on s'y attend tous, vous pouvez travailler comme professeur (de français, de langues, d'histoire-géographie etc). Il existe des concours, le CAPES et l'AGREG qui définissent les différents niveaux d'enseignement (professorats des écoles, professeurs en collèges, en lycées, à la fac, en prépa)
- Prépa littéraire : Concours ULM (la voie classique) ou concours Lyon (voie moderne), école des Chartes et une large banque de concours disponibles qui se passent en même temps.
- Les métiers du livres et de l'édition : Libraire, bibliothécaire, éditeur, secrétaire d'édition, directeur de collections, attaché de presse, maquettiste etc.Il existe des formations courtes en IUT (deux ans) que l'on peut compléter par une troisième année de licence professionnelle en métiers du livre à Aix et Bordeaux), des masters professionnels et l'ENSSIB (Ecole Nationale Supérieure des Sciences de l'Information et des Bibliothèques) qui forme des bibliothécaires et des conservateurs de musée nationaux.
- Histoire de l'art : Ecole du Louvre, Condé, écoles privées, formation à la fac.
- Etudes de théâtre ou de musique pour les plus passionnés (conservatoire).
- Langues : LEA (Langues Etrangères Appliquées) ou LLCE (Langue, Littérature et Civilisation Etrangère) à la fac. Ecoles de traduction ISIT, ESIT.
- Journalisme : CELSA (école de communication et de journalisme), IEJ, CFJ, CUEJ, EFDJ, ESJ, IFP etc.
- Management, marketing, audit, finance, Relations Humaines.
- Etudes politiques : IEP (Instituts d'Etudes Politiques), Sciences Politiques, ISMAPP (Institut Supérieur du Management Public et Politique)
- Ecoles de commerce : elles aiment beaucoup les littéraires qui n'ont pas le même profil que les gens issus des filières économiques.
- Histoire : archéologue, ethnologue, égyptologue, historien.
- Sociologie et psychologie
- Publicité : Possible en IUT et à Sup de pub.
- Concours d'infirmière et métiers du paramédical.
- Hôtesse de l'air.

Avec toutes ces possibilités qui s'offrent à vous, tellement méconnues, certes, n'hésitez pas à vous lancer dans une filière riche qui saura vous épanouir et vous apporter toute la richesse et la culture dont vous avez besoin et qui vous passionne. 
Mieux vaut un bon bac littéraire qu'un bac scientifique médiocre.

Courage.

Petite présentation


Bonjour à vous, lecteurs de passage ou bien lecteurs assidus du futur,



Je m'appelle Caitline et j'ai 22 ans. Je suis étudiante en master de Lettres Modernes Appliquées à la Sorbonne et j'aimerais travailler dans le milieu de l'édition. 
Je me lance dans la création d'un blog puisqu'on me l'a vivement conseillé et puis aussi parce que c'est l'avenir "à c'qui paraît". 
J'aimerais vous faire partager ma passion pour la littérature en vous proposant des critiques littéraires sur des ouvrages que j'ai lus, des textes que j'ai écrits, ou encore mon avis sur ceci, cela... Il est tout à fait possible que parfois je m'éloigne du sujet en vous racontant ma vie trépidante, les expositions visitées, et même pourquoi pas quelques adresses sympas.

N'hésitez pas à commenter, me donner votre avis ou bien à me faire des suggestions à propos d'un thème que vous aimeriez voir traité. Je ferai mon possible.

Best xxx.