vendredi 4 octobre 2013

Critique #1

Eric Emmanuel-Schmitt, Lorsque j'étais une oeuvre d'art          


          Qu’est-ce que l’Art ? Jusqu’où l’Homme est-il capable d’aller pour l’Art ? L’importance des Médias. Voici autant de questions qui restent en suspens à la fin de ce roman d’Eric-Emmanuel Schmitt mais qui ouvrent les voies d’une réflexion tout à fait justifiée dans une société où l’Art ne semble plus avoir de limites.
          C’est l’histoire de Tazio Firelli, un jeune homme âgé de vingt ans, suicidaire et inexistant, qui met son corps au service de l’Art, entre les mains de l’artiste très renommé Zeus-Peter Lama. Son corps devient la matière même de l’œuvre d’art, d’où ce titre : Lorsque j’étais une œuvre d’art. Littéralement transformé suite à de nombreuses opérations, Tazio devient Adam bis, une statue humaine. Le lecteur entre dans les pensées de ce jeune homme. Nous connaissons ses états d’âme, ses joies, ses peines, ses regrets et l’on ne peut que s’attacher à ce personnage qui nous ressemble. Les descriptions, tout aussi précises qu’énigmatiques, donnent au lecteur la permission de se représenter cette surprenante œuvre d’art comme il l’entend.
          Adam bis n’a plus d’âme, ce n’est plus un homme, mais la propriété, l’œuvre de Zeus-Peter Lama. Ainsi se pose la question de l’existence. Exister est-ce être connu, médiatisé, comme les frères de Tazio : Enzo et Rienzi Firelli, considérés comme les plus beaux hommes du monde, des modèles pour la société ou bien est-ce simplement faire l’expérience du bonheur ou encore connaître l’amour ?

           Ce roman s’inscrit dans un questionnement contemporain sur la place prise par les médias dans notre société et la conformité aux canons de la beauté. Le bonheur est-il donc possible ? Nous sommes à la fois touchés, révoltés et concernés par le destin d’Adam bis. Ce livre nous invite à réfléchir aux thèmes abordés et peut parfois mettre mal à l’aise vis-à-vis des questions liées à l’art contemporain.

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