Eric Emmanuel-Schmitt, Lorsque j'étais une oeuvre d'art
Qu’est-ce que
l’Art ? Jusqu’où l’Homme est-il capable d’aller pour l’Art ?
L’importance des Médias. Voici autant de questions qui restent en suspens à la
fin de ce roman d’Eric-Emmanuel Schmitt mais qui ouvrent les voies d’une
réflexion tout à fait justifiée dans une société où l’Art ne semble plus avoir
de limites.
C’est l’histoire de Tazio Firelli,
un jeune homme âgé de vingt ans, suicidaire et inexistant, qui met son corps au
service de l’Art, entre les mains de l’artiste très renommé Zeus-Peter Lama. Son
corps devient la matière même de l’œuvre d’art, d’où ce titre : Lorsque j’étais une œuvre d’art.
Littéralement transformé suite à de nombreuses opérations, Tazio devient Adam
bis, une statue humaine. Le lecteur entre dans les pensées de ce jeune homme.
Nous connaissons ses états d’âme, ses joies, ses peines, ses regrets et l’on ne
peut que s’attacher à ce personnage qui nous ressemble. Les descriptions, tout
aussi précises qu’énigmatiques, donnent au lecteur la permission de se
représenter cette surprenante œuvre d’art comme il l’entend.
Adam
bis n’a plus d’âme, ce n’est plus un homme, mais la propriété, l’œuvre de
Zeus-Peter Lama. Ainsi se pose la question de l’existence. Exister est-ce être
connu, médiatisé, comme les frères de Tazio : Enzo et Rienzi Firelli,
considérés comme les plus beaux hommes du monde, des modèles pour la société ou
bien est-ce simplement faire l’expérience du bonheur ou encore connaître
l’amour ?
Ce roman s’inscrit dans un
questionnement contemporain sur la place prise par les médias dans notre
société et la conformité aux canons de la beauté. Le bonheur est-il donc
possible ? Nous sommes à la fois touchés, révoltés et concernés par le
destin d’Adam bis. Ce livre nous invite à réfléchir aux thèmes abordés et peut
parfois mettre mal à l’aise vis-à-vis des questions liées à l’art contemporain.
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