lundi 31 mars 2014

Critique #10

Catherine Pancol, Muchachas.


    Après le succès de sa première sage (ndlr. Les yeux jaunes des crocodiles, La valse lente des tortues et Les écureuils de Central Park sont tristes le lundi), Katherine Pancol remet ça avec Muchachas, le premier roman d'une série en trois tomes très attendue par les lecteurs (dont moi). Nous retrouvons les anciens personnages que nous connaissons bien et dont nous avons suivi de près les aventures. Mais que peut donc bien encore raconter sur eux ? Eh bien je suis très contente d'avoir de leurs nouvelles car je m'étais attachée à eux. Hortense, par exemple, était une jeune adolescente de douze ans au tout début et a désormais vingt-deux ans dans le nouvel opus. Nous avons suivi son parcours, ses doutes, ses exigences, sa volonté et la jeune femme qu'elle est devenue. Il existe une réelle proximité entre le lecteur et les personnages, qui est l'une des clés du succès de ces romans.
      L'action de Muchachas s’implante principalement dans un tout nouveau décor : le rural Saint-Chaland. -même si nous voyageons quand même entre Paris, Londres, New York et l'Irlande avec les anciens personnages que sont Hortense, Gary, Zoé, Joséphine, Philippe...- Je regrette un peu que les chapitres les concernant ne soient qu'épisodiques, mais j'espère les retrouver dans les tomes à venir ! Je reste un peu sur ma faim car nous avons l'impression que les chapitres vont s'alterner, que nous allons les retrouver, mais non, ils ne font que passer pour nous dire bonjour. Bien que j'étais très amère envers ce choix au début de la lecture, j'ai vite été emportée par l'histoire qui prend toute la place dans le roman : celle de Stella, le personnage central. Je me suis plongée le temps d'une lecture dans le passé douloureux de cette femme, et le manque de perspectives d'avenir qu'elle pense avoir. Descendante d'une riche famille déchue, elle vit dans la peur avec son fils Tom, et les anciens domestiques de son père, dans une ferme retirée. Elle travaille dans une ferraille avec sa meilleure amie, Julie, une femme un peu ronde qui ne trouve pas l'amour. Le mari de Stella a dû partir et ils se voient clandestinement très rarement. La souffrance est comme héréditaire. Bien avant sa naissance, sa mère, Léonie, était déjà maltraitée par son mari, la battant sans relâche, et sa belle-mère, l'asservissant et la méprisant. Son mari, Ray Valenti, pompier et véritable icone dans son village, était lui-même moqué par le frère de Léonie. Stella a fuit la maison familiale dès qu'elle a pu pour chercher du travail mais Ray a beaucoup de pouvoir et l'en a empêchée en faisant chanter les gens. C'est finalement le père de Julie qui décide de l'embauchée à la ferraille, un travail d'homme mais qui lui permet de veiller sur sa mère.
      Entre secrets de famille, pédophilie, femmes battues et violence permanente, cette nouvelle intrigue s'inscrit dans un sujet de société dur et réaliste, prenant pour atmosphère boue, usine de récupération de métaux, bétail et camions. Un sujet peut-être inattendu pour les lecteurs, surprenant, mais tout à fait prenant. L'auteure jongle avec les analepses (ndlr. retours en arrière) pour faire comprendre la psychologie des personnages et nous faire comprendre les complications, les douleurs profondes et la mélancolie de chacun. J'ai pu me mettre à la place de chacun des personnages, réalisant que la réalité, ce qui est en surface, est toujours beaucoup plus complexe que ce que l'on veut faire croire. Ces changements de temporalité m'ont un peu perturbée au début, puisque nous retombons à la fois dans l'enfance de Léonie, et de sa fille, Stella. Il faut bien suivre pour ne pas mélanger, car elles sont décrites physiquement de la même manières, de mères en filles dans cette famille. 
        Ce premier roman, consacré surtout aux femmes (d'où le titre), pose l'action et nous livre les clés pour la lecture du second tome. Nous découvrons les nouveaux personnages, leur histoire et nous apercevons les anciens. J'aime leur simplicité, leurs dialogues, leur façon de s'habiller et leurs histoires d'amour, peu importe l'âge. Ils sont comme nous, manquent de confiance en eux, veulent le bonheur de leurs proches, ont des soucis, font face à la vie. Quand je lis, je suis avec eux et je m'attache à eux. J'attends le suivant avec impatience, je pense que c'est bon signe. 


Est d'actualité également,  l'adaptation du roman Les yeux jaunes des crocodiles, en salles le 9 avril 2014.
À l'occasion, vous pouvez visionner la bande annonce et m'apercevoir lors de la scène de dédicaces sur la gauche que voici :


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